Enjeux obsolètes

Antoine Janin
Thématique : L'utilité et les alternatives du projet
Date de création : lundi 20 septembre 14:26
Date de publication : lundi 20 septembre 22:07
Les investissements ne peuvent plus être pensés pour le trafic autoroutier. Les statistiques démontrent que l'essentiel de la voirie autoroutière est, aujourd'hui, occupée par le transport des marchandises. Les autoroutes sont saturées par les poids-lourds. En ce qui concerne l'A46, le trafic des marchandises est non seulement national, mais aussi internationale, étant donné la position géographique de la France en Europe. Un véritable carrefour. Il suffit de constater que, sur le secteur, un très grand nombre de camions font le trajet entre la péninsule ibérique et le reste de l'Europe.
Plutôt que de continuellement développer de nouvelles voies, il faut changer de paradigme et s'orienter vers des solutions de transports plus vertueux. Le ferroutage doit absolument être repensé (j'irais même jusqu'à parler des voies navigables dans un pays à fort potentiel, mais c'est un autre débat). La Suisse, qui ne jouit pourtant pas d'une géographie des plus favorables pour le ferroviaire, s'en sort magistralement bien.
La multiplication des voies a aussi un travers, celui d'attirer toujours plus de circulation. C'est éprouvé et applicable où que ce soit. Créer de nouvelles voies aujourd'hui, c'est devoir en créer de nouvelles, en sus, dans dix ou vingt ans. Exemple frappant : la Katy Freeway au Texas. Vingt-six voies de circulation pour décongestionner, qui ont tôt fait d'être congestionnées. Plus on fluidifie, plus on attirer des véhicules, et donc plus on congestionne. Le fameux « trafic induit ». Il est d'ailleurs utile de rappeler que l'un des arguments justifiant la construction du contournement est en 1992 était la fluidification du trafic. Trente ans plus tard, retour à la case départ...
Par ailleurs, le problème n'est pas en réalité l'autoroute elle-même. Il se joue à partir du nœud de Ternay. Tant qu'une solution viable n'aura pas été trouvée pour le pont de Givors, toute modification de l'autoroute en amont (ou en aval d'ailleurs, dans le sens opposé), sera vaine et vouée à l'échec, voire amplifiera la congestion sur le nœud, puisque plus de véhicules arriveront. La proposition ne semble pensée que pour l'axe Vienne et sud, ce qui est bien dommageable.
Ce projet est donc ridicule et dépassé, à une époque où l'avenir ne se joue plus sur l'enrobé, à une époque où on devrait chercher à réduire les émissions carbone, un engagement, je le rappelle de l'État...