Le projet en bref

Le contexte

Un projet au cœur d’un territoire attractif

Pôle économique majeur de l’aire métropolitaine, L’Est lyonnais est un territoire où se développent d’importantes zones industrielles et commerciales. Le territoire de l’A46 Sud (représenté par les dix communes que l’axe traverse) a ainsi enregistré une hausse de 30 % du nombre d’établissements implantés entre 2011 et 2016. De même, la population a augmenté de +25% entre 1997 et 2017 (passant de 80 000 à 100 000 résidents), contre +18 % en moyenne sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise.

Une croissance portée par les jeunes actifs (75,5 % d’entre eux travaillent hors de leur commune de résidence), et leur famille, en recherche d’une meilleure qualité de vie, et majoritairement d’un cadre plus vert.

*Source : Répertoire des entreprises et des établissements de l’Insee.

** https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/penap-protection-des- espaces-naturels-et-agricoles-periurbains-de-la-metropole-de-lyon/

Les origines de l’A46 Sud

Longue de 20,7 kilomètres prévue élargissable dès sa conception, l’A46 Sud est une voie de contournement de Lyon qui relie le nœud de Manissieux, au nord, au nœud de Ternay, au sud. Composée de 2x2 voies, excepté sur 1,7 kilomètres (à l’arrivée sur Ternay où l’infrastructure est déjà à 2x3 voies), l’autoroute présente sept échangeurs avec le réseau routier local, entre les nœuds de Manissieux et de Ternay :

Sa vocation initiale

Répondre à trois fonctions définies dans la Déclaration d’Utilité Publique :

  • Au niveau local : « livrer aux usagers une rocade urbaine et desservir au mieux les principaux lieux d’habitat, de travail, de loisirs du Sud-Est lyonnais » ;
  • Sur le plan régional : « assurer dans de meilleures conditions les échanges entre l’agglomération et le reste de la région, ainsi que les liaisons internes à la région » ;
  • Au niveau national et international : « créer un évitement de l’agglomération par l’Est ».

Les enjeux actuels

5h de perturbations quotidiennes

Avec 65 000 véhicules quotidiens en moyenne, plus de 100 000 sur sa section la plus chargée, et jusqu’à 24% de poids lourds, l’autoroute se trouve rapidement congestionnée. Cet encombrement s’étend de plus sur une amplitude horaire de plus en plus large, avec à l’heure actuelle 5 heures de très fortes perturbations en moyenne par jour.

 

Le nœud de Manissieux

Chaque jour, environ 200 000 véhicules passent par le nœud de Manissieux. Un flux supérieur à la capacité actuelle par bretelle, qui génère des difficultés de circulation aux heures de pointe du matin (7h00 - 10h00) et de fin de journée (16h00 à 19h00).

Cette situation accentue les difficultés de circulation sur l’A46 Sud et la RN346 dans les deux sens. Elle pénalise notamment les usagers venant de l’A43 Est et voulant se rendre sur l’A46 Sud, mais aussi les usagers en provenance de l’A46 Sud et souhaitant accéder à l’A43 Est via Manissieux.

 

Un taux d’accidentologie en hausse

Ces dernières années la situation s’est dégradée, en lien avec l’augmentation de la densité de trafic qui accroît le risque d’incidents. De plus, avec le volume actuel du trafic, le moindre accident de véhicule même mineur provoque une situation de congestion supplémentaire.

Ces incidents, en particulier ceux impliquant les poids lourds, neutralisent souvent les deux voies de circulation, avec des répercussions sur les réseaux secondaires mais également sur les communes et quartiers aux abords, rarement calibrés pour de tels flux. Le trafic peut alors être totalement interrompu, le retour à la normale est long et la qualité de service aux usagers fortement dégradée pendant une période importante.

 

 

Les chiffres clés

Une infrastructure intégrant son environnement

Construite majoritairement en déblais, sous le niveau du terrain naturel, l’A46 Sud présente de ce fait une configuration favorable pour son intégration dans l’environnement (paysager, acoustique…).

Qualité de l’air

Atmo Auvergne Rhône-Alpes (https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/) assure le suivi de la qualité de l’air à l’échelle régionale. Un partenariat avec ASF a été noué depuis 2016 afin de connaître les concentrations des principaux polluants routier. Pour l’A46 Sud, des campagnes de mesures ont été menées en 2017 et en 2019- 2020 sur 21 sites différents ont permis de connaître les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), benzène, particules fines dites PM2,5 et PM10 .

Acoustique

La construction de l’A46 Sud a intégré des murs antibruit et des merlons définis dans la Déclaration d’Utilité Publique (DUP), pour les zones identifiées à l’époque comme les plus sensibles. À ce jour, 630 mètres linéaires d’écrans acoustiques et environ 5 700 mètres linéaires de merlons sont recensés le long de l’A46 Sud.

Une modélisation de l’ambiance sonore, recalée par une campagne d’acquisition de données menée durant une semaine en octobre 2016 (période de référence avec l’installation de 25 points de mesure), a été conduite. La campagne de mesure réalisée révèle que peu de constructions à usage d’habitation sont exposées à des valeurs élevées. Ces valeurs restent inférieures aux normes réglementaires, autour de l’A46 Sud.

Milieux naturels

Des relevés écologiques ont été réalisés entre 2015 et 2020 sur l’emprise foncière de l’A46 Sud, ainsi que sur une bande de 125 mètres de large de part et d’autre. Cet inventaire met en avant une riche diversité de faune et de flore dans une zone où cohabitent espaces naturels et activités humaines :

  • Plus de 500 variétés de plantes sont recensées dans le territoire de l’A46 Sud. 42 d’entre elles présentent un enjeu écologique lié à leur rareté
  • Près de 150 espèces d’animaux ont été identifiées, dont plusieurs espèces protégées ou remarquables

Le projet d’aménagement

Explorer les différentes alternatives de mobilité

Le territoire de l’agglomération lyonnaise fait l’objet de projet d’aménagements réguliers afin de mieux distribuer les trafics et d’améliorer sa desserte et son accessibilité.

L’infrastructure envisagée

Les 4 grands enjeux du projet d’aménagement :

Les objectifs du projet d'aménagement sont au nombre de 4 :

  1. Fluidifier la circulation pour répondre aux difficultés actuelles, prendre en compte les évolutions prévisibles et réduire les conflits d'usage entre VL et PL.
  2. Optimiser la sécurité des usagers en réduisant les effets d'un accident, en améliorant l'intervention des services de secours et d'exploitation.
  3. Moderniser l’infrastructure en matière d’information, d’environnement humain et naturel en tenant compte des nouveaux usages des autoroutes.
  4. Apporter une solution rapide, efficace, finançable et de moindre impact environnemental, comparé à d’autres alternatives, pour améliorer les déplacements dans l’agglomération.

L’enjeu des nouvelles mobilités

L’autoroute, avec des adaptations simples, peut permettre d’offrir une alternative à l’autosolisme aux habitants des périphéries et du rural travaillant en ville, ou ayant besoin de se rendre dans l’agglomération la plus proche pour accéder aux soins, aux études, aux pôles administratifs et plus généralement à tous types de services. Il est en effet possible d’optimiser la qualité et l’efficience de l’offre de mobilité en périphérie des grands pôles économiques par des aménagements favorisant l’intermodalité, le covoiturage, et la massification des flux via une circulation fluide des transports en commun sur voies autoroutières dédiées.

Ces adaptations, ont pour vocation à être partagées avec le public (premiers utilisateurs), les collectivités (autorités organisatrices) et les différents exploitants, dans le cadre de cette concertation. Si leur opportunité est confirmée, ce programme d’aménagement pourra être déclinées dans le cadre du projet.

Dans tous les cas, avec une plateforme élargie, l’A46 Sud pourra faire évoluer son fonctionnement pour répondre aux besoins futurs des territoires qu’elle traverse.

Cette démarche prospective devra être construite et intégrée au projet d’aménagement de l’A46 Sud en concertation avec les différentes parties prenantes de la mobilité de l’Est lyonnais.

La mise à 2x3 voies de l’autoroute

 Le projet d’aménagement consiste à passer l’A46 Sud de 2x2 voies à 2x3 voies sur une portion de 16,5 kilomètres au lieu de 1,7 actuellement, entre les aires de service de Communay et le diffuseur de Saint-Priest Centre. Cette section a été initialement conçue et construite pour être redimensionnée, les ouvrages d’art sont déjà au gabarit et les emprises foncières disponibles également pour la plupart.

Des aménagements complémentaires

Le projet comporte également plusieurs aménagements destinés à améliorer les conditions de circulation des usagers :

  • Amélioration du réseau de récupération des eaux et d’assainissement,
  • Aménagement de la RN346 jusqu’à l’échangeur de mi-plaine,
  • Suppression des voies d’entrecroisement existantes entre les échangeurs 13 et 14 dans les 2 sens,
  • Passage à 2 voies des bretelles de sortie des échangeur sn°13 et n°16 à l’arrivée sur le giratoire dans le sens Paris->Marseille,
  • Création d’un tourne-à-droite sur le giratoire de sortie à l’échangeur n°15 dans le sens Paris->Marseille,
  • Déplacement des aires de Manissieux et de Saint-Priest,
  • Aménagement des aires de Communay,
  • Amélioration de la signalétique d’information dynamique et de la télésurveillance.

L’aménagement du nœud de Manissieux

L’aménagement proposé vise à :

1/ réduire le trafic empruntant le nœud en séparant les mouvements entre l’A46 Sud et l’A43 Est

2/ fluidifier les branches nouvellement créées entre l’A46 Sud et l’A43 en les dimensionnant à 2 voies.

Variante A : l’aménagement compact

  • limitation des emprises
  • maintien des fonctionnalités du demi-échangeur n°11
  • préservation du parc boisé du fort de Saint-Priest
  • nécessité d’une insertion paysagère dans le milieu humain

Coût estimé : de l’ordre de 80 M€

Variante B : l’évitement court

  • limitation des emprises
  • complexité de l’insertion dans le milieu humain : proximité des habitations du quartier de Manissieux, du cimetière de Saint-Priest et report de trafic de l’échangeur n°11
  • suppression des fonctionnalités du demi-échangeur n°11
  • impacts sur le parc boisé du fort de Saint-Priest

Coût estimé : de l’ordre de 110 M€

 

Variante C : l’évitement long

  • important besoin d’emprises, les nouvelles bretelles étant les plus longues
  • insertions simplifiées dans le milieu humain, à l’exception du report de trafic de l’échangeur n°11
  • suppression des fonctionnalités du demi-échangeur n°11
  • le parc boisé du fort de Saint-Priest serait impacté

Coût estimé : de l’ordre de 100 M€

La variante préférentielle : un bon compromis

Au regard des deux autres scénarios, c’est la variante A qui présente le meilleur compromis en matière d’effets sur l’environnement urbain, les milieux naturels, les emprises foncières, les surfaces agricoles que de technicité et de coût.

Les effets socio-économiques et environnementaux

Une amélioration des conditions de circulation

Avec le passage à 2x3 voies de l’A46 Sud et l’aménagement du nœud de Manissieux, l’étude de trafic montre une nette amélioration des conditions de circulation, par rapport à la situation actuelle, aussi bien aux heures de pointe du matin que du soir. Le trafic serait fluidifié au sud du Boulevard Urbain Sud et seuls quelques ralentissements persisteraient entre le diffuseur n°13 et le nœud de Manissieux.

Effets sur l’environnement humain et naturel

Le projet d’aménagement de l’A46 Sud a été conçu de manière à limiter le plus possible les effets sur :

  • L’acoustique
  • La qualité de l’air
  • Le foncier
  • L’agriculture 
  • La biodiversité
  • La ressource en eau 
  • Le paysage et le patrimoine

Le calendrier du projet

Si l’État confirmait, à la suite de la concertation préalable, l’opportunité de poursuivre le projet, les étapes d’études, de procédures et de travaux se dérouleraient sur une période estimée à 6 ans.

Ce calendrier repose notamment sur des hypothèses d’entrée en vigueur des modalités de réalisation et financement dans le cadre de la convention de concession.

Coût et financement

Un coût de l’ordre de 250 millions d’euros, financé par la concession

De l’ordre de 250 millions d’euros hors taxes, le coût de l’aménagement proposé peut se répartir comme suit :

  • environ 150 M€ pour l’aménagement de la section courante de l’A46 Sud, comprenant les études, le foncier et les travaux de la mise à 2x3 voies, la modernisation de l’infrastructure, la reprise de l’assainissement et les mesures d’accompagnement environnementales ;
  • environ 100 M€ pour le chantier du nœud de Manissieux intégrant les études, le foncier et les travaux nécessaires à l’aménagement de l’A46 Sud depuis l’échangeur n°11 de l’A46 Sud, de l’A43 et de la RN346.

Les travaux d’élargissement de l’autoroute A46 Sud concernent une section qui restera gratuite et libre de péage.

Les réflexions qui pourraient être menées à plus long terme par les différents aménageurs pour améliorer les reports modaux de la route vers d’autres modes ou réorienter les trafics de transit hors de l’agglomération ne sont en rien obérées. L’A46 Sud pourra, avec une plateforme élargie et un trafic adapté, faire évoluer son fonctionnement pour répondre aux besoins futurs des territoires qu’elle traverse.