Comment le maître d’ouvrage peut-il affirmer dans son dossier que le passage à 2 x 3 voies va fluidifier le trafic

Bobby.46
Thématique : Les enjeux de circulation routière (trafic)
Date de création : samedi 03 juillet 16:23
Aujourd’hui l’A46 Sud c’est 21 km, 7 échangeurs, 58 000 à 100 000 v/j dont 20 à 30 % de poids lourds selon les chiffres officiels de CORALY. Par ailleurs, en tenant compte du report du trafic de transit (environ 20 000 v/j), à moyen terme ce sera plutôt 80 000 à 120 000 v/j.
Comment le maître d’ouvrage peut-il affirmer dans son dossier que le passage à 2 x 3 voies va fluidifier le trafic alors que dans son dossier d’enquête publique de 2018, concernant l’élargissement à 2 x 4 voies de l’A10 à Orléans (tronçon de 16 km avec 1 seul échangeur entre l’A71 et l’A19) il affirme qu’une 2 x 3 voies sature avec 64 000 v/j et 15,6 % de poids lourds ? Rappelons qu’au stade de l’enquête publique les dossiers du maître d’ouvrage sont validés par les services de l’Etat. La note d’information du SETRA (organisme reconnu) n°5 de juillet 2009 sur la méthode de calcul du temps gêné démontre de la même façon qu’une 2 x 3 voies commence à être fortement dégradée à partir d’un TMJA de 64 000 v/j.

Réponse

Bonjour,

Nous vous remercions de votre question.

Il est important de préciser au préalable que la note d’information du SETRA (anciennement Service d’études techniques, des routes et autoroutes) n°5 de juillet 2009 ne démontre pas « qu’une 2×3 voies commence à être fortement dégradée à partir d’un TMJA de 64 000 v/j ». En effet, ce niveau de trafic est mentionné dans une annexe donnée à titre d’exemple et non dans la note elle même. Cette annexe reprend un extrait du document de synthèse du débat public sur la vallée du Rhône et l’arc languedocien qui concerne les autoroutes de liaison A7 et A9. Ainsi, en milieu interurbain où les infrastructures sont en général limitées à 130km/h, la gêne apparaîtrait en moyenne 2 jours par mois, principalement aux périodes de fêtes et vacances scolaires à partir du seuil mentionné. On appelle ici par « gêne », une réduction ponctuelle de la vitesse à 110km/h et jusqu’à 90km/h. Cette illustration ne peut s’appliquer au fonctionnement d’A46 Sud. En effet, l’A46 Sud, qui supporte une part importante de trafics locaux d’habitués, est déjà limitée à des vitesses de 90 et 110 km/h et évolue dans un milieu peri-urbain.  Dans ce contexte, le niveau de trafic mentionné ne génèrerait aucune congestion sur A46Sud aménagée en 2 x 3 voies. La note est disponible à l’adresse suivante : http://dtrf.setra.fr/pdf/pj/Dtrf/0005/Dtrf-0005599/DT5599.pdf.

Par ailleurs, dans le cadre du projet, à partir de l’outil de trafic MODELY (modèle multimodal des déplacements de l’aire urbaine de Lyon) partagé par l’État, la Métropole, le SYTRAL (Syndicat Mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise ) et la Région, une modélisation des trafics sur le périmètre métropolitain a été réalisée. Cette modélisation, établie par des bureaux d’études spécialisés, a fait l’objet de différents contrôles ainsi que d’une contre expertise indépendante mandatée par la CNDP (Commission nationale du débat public) confirmant les résultats obtenues. Ces analyses du trafic indiquent que l’A46 Sud aménagée tel que proposé serait  fluidifiée à horizon 2030 et au-delà.

Ce sujet est traité notamment page 86 du dossier de concertation.

Cordialement,

L’équipe projet A46 Sud